Dans son rapport du 11 juillet 2022, l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques) a évalué les valeurs qui peuvent être attribuées à la nature. Elle remet en question notre manière de voir la nature, uniquement au travers de sa valeur marchande.
Les experts de l’IPBES se sont basés sur 13 000 références, dont des publications scientifiques et des sources d’information issues des savoirs autochtones et locaux, pour voir quelles valeurs sont associées à la nature et sa préservation. Leurs conclusions sont sans appel puisqu’ils pointent les limites de cantonner l’approche de la nature à la seule dimension économique.
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Une vision focalisée de la nature
Pour Ana María Hernández Salgar, la Présidente de l’IPBES, “La biodiversité est en déclin”, notamment par le fait que l’Homme exclut de nombreuses valeurs de la nature et ne se focalise que sur une seule : sa valeur marchande.
Si la nature procure à l’être humain tout ce dont ’il a besoin pour vivre au quotidien, que ce soit la nourriture, les médicaments, ou même quelque chose d’aussi essentiel que l’oxygène, une vision uniquement marchande de celle-ci possède des externalités néfastes aussi bien au niveau environnemental que culturel.
L’IPBES remet en question la relation qu’a la société moderne avec la nature, favorisant actuellement une approche à court-terme.
La plateforme intergouvernementale identifie 4 approches différentes des relations avec la nature:
- Vivre de la nature : Semblable à la vision marchande, se concentre sur les ressources que la nature peut nous procurer pour vivre au quotidien.
- Vivre avec la nature : se concentre sur la vie des êtres vivants non-humains et leurs droits intrinsèques.
- Vivre dans la nature : se focalise sur la nature en tant que cadre, et sur le rapport identitaire que l’homme possède envers elle.
- Vivre comme la nature : illustrant “la connexion physique, mentale et spirituelle des êtres humains avec la nature”
Une redéfinition de la notion de développement devient alors essentielle, une redéfinition des relations entre l’homme et la nature, et surtout, une approche à plus long terme et globale de celle-ci, permettant d’éviter cette “course au profit à court terme”, constituant un danger pour la biodiversité et les écosystèmes considérable, et non-viable dans la durée.
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