La CSRD rend possible un salaire décent pour chaque travailleur dans le monde : l’exemple de Michelin

salaire décent michelin csrd
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Un salaire décent pour chaque travailleur dans le monde : une utopie rendue possible par la CSRD ?

Un salaire décent pour tous les salariés de Michelin

Michelin annonce établir un salaire décent pour ses plus de 130 000 salariés dans le monde. C’est-à-dire un salaire permettant à lui seul “d’envisager le logement, la nourriture mais aussi le loisir, un peu d’épargne pour une famille de quatre individus – deux parents et deux enfants“, indique son Directeur général. Florianne Viala, directrice de la rémunération du groupe, ajoute pour l’AFP : “En moyenne, le salaire décent représente entre 1,5 fois et 3 fois le salaire minimum“.

Par exemple, en France, ce salaire décent annuel brut pour une famille serait de 39 638€ à Paris, de 25 356€ à Clermont-Ferrand, comparé au SMIC actuel de 21 203 €.

Le salaire décent de Michelin représenterait au Brésil 2,2 fois le salaire minimum local et 2,4 fois en Chine. Le groupe s’engage de plus à ajouter des mesures de protection sociale et à faciliter l’accès à la formation pour ses salariés afin de pallier ses difficultés de recrutement.

Des grandes entreprises s’engagent pour des salaires décents après d’importantes manifestations

Comme Michelin, d’autres grandes entreprises s’engagent à définir un salaire décent pour l’ensemble de leurs salariés. C’est le cas de L’Oréal, Unilever, Schneider Electric, notamment dans les pays où aucune loi ne statue sur des salaires minimums. Or, les salaires restent bas dans les pays où sont situées les chaînes de productions des grandes multinationales. En témoignent les importantes grèves qui ont eu lieu au Bangladesh fin 2023 dans les usines de textiles pour réclamer des revalorisations de salaire.

La CSRD favorise l’accès à des salaires décents

A la suite de la crise du Covid-19, le Pacte Mondial des Nations Unies a imposé la question des salaires décents. Elle va désormais devenir inévitable dans le cadre des deux directives européennes : la CSRD et la CSDDD (Devoir de vigilance européen).

En effet, les entreprises européennes soumises à la CSRD devront publier leurs politiques et plans d’action en matière de rémunération équitable, en identifiant également les risques sur les conditions de rémunération chez leurs sous-traitants.

De plus, la directive CSDDD sur le devoir de vigilance rajoute un cran supplémentaire. En effet, elle responsabilise les donneurs d’ordre des entreprises de plus de 1000 salariés sur les risques sociaux dans leur chaîne de valeur.

Ainsi, “Pour la période 2021-2025, Schneider Electric s’engage à ce que 100 % de ses fournisseurs stratégiques offrent un travail décent à leurs employés“, déclarait Gilles Vermot Desroches en 2021, directeur du développement durable de Schneider Electric. Le groupe s’engage à ne plus travailler avec les fournisseurs qui ne se seraient pas alignés sur ces obligations de salaire décent.

On le voit, le sujet de la rémunération équitable devient un axe visible de la politique sociale des grands groupes et n’est plus un tabou.

 

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Marie Duris

RSE Conseil, communication et formation